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Édition bilingue.
Traduit du portugais par Steven Lambert.
2025 /
108p /
16 x 21cm /
17 euros
ISBN: 9791093457185
Langue(s):
Français
2025
16 x 21cm
108 pages
17 euros
ISBN: 9791093457185
Conception graphique:
Anna Massoni et Sandra Pasini
Poèmes quotidiens est un recueil composé de cent poèmes brefs écrits sur une période de dix ans (1957-1967). Le cadre de tous ces poèmes, c’est la ville de Porto, à l’époque de la dictature de Salazar. António Reis observe les rues, les objets, les attitudes, l’intimité amoureuse : toutes réalités sur lesquelles le régime pèse. Chaque poème est le lieu d’un travail subtil pour arracher le réel à cette emprise et rendre aux êtres et aux choses leur dignité. La phrase se concentre, les mots tombent comme des masques, chaque objet représenté devient l’indice ou la suggestion d’un drame tu. L’art du retournement ne nie pas l’amertume des jours obscurs, mais il
est un cap à tenir pour espérer.
Né en 1927 à Valadares, mort en 1991 à Lisbonne, António Reis a publié dix recueils de poèmes entre 1947 et 1967. Le lyrisme des premiers recueils fait progressivement place à l’observation sèche et tendue de Poèmes quotidiens, dernier recueil publié. À seulement 40 ans, il le considère comme accomplissement de sa démarche, ne publie aucun autre écrit et souhaite voir effacés de sa bibliographie tous les recueils antérieurs.
Dès le début des années 1960, il se tourne vers le cinéma, devient assistant-réalisateur de Manoel de Oliveira (Acte du printemps) ou scénariste de Paulo Rocha (Changer de vie), avant de réaliser ses propres films, d’abord seul, puis en collaboration avec sa compagne, Margareta Cordeiro. Les trois longs métrages réalisés à quatre mains avec elle (Trás-os-Montes, Ana, Rosa de areia) se déroulent dans la région du Trás-os-montes, dans le nord du Portugal, où les cinéastes captent les signes d’un monde éloigné des villes et de la modernité. Ces films, fictions ancrées dans le secret du lieu, entièrement tournés avec des amateurs, ont eu une influence considérable sur le cinéma portugais actuel et sur des cinéastes français tels que Jean Rouch, Jean-Marie Straub ou encore Jacques Rivette, qui parlait d’António Reis comme d’un « cinéaste présocratique ».